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Wednesday 10 May 2017

Numérique 2017-2022

Notre bon Tristan (je feede mon propre Tristan-Nitot-Tracker...), mon poteau, mon fournisseur attitré de Lindt et grand piqueur de pizza devant l'éternel, nous a déclenché une de ces tempêtes internetesques dont il a le secret :

Il a évidemment reçu des tétraflopées de réponses, qui méritent que l'on s'y intéresse. Bon, il est clair que certaines sont semi-sérieuses, voire volontairement déconnantes à pleins tubes. Mais pas toutes, loin de là... (Nota bene : il est évident que j'ai raté de nombreuses réponses, je ne prétends pas être exhaustif ci-dessous mais j'ai récupéré tout ce que j'ai vu passer en réponse directe à Tristan).

  • @EMegamanu: Imposer aux GAFAM de rendre le nuage !
  • @fabi1cazenave: interdire l’indentation à coups de tabulations. Notre civilisation pourrait ne pas s’en remettre. Faut que ça cesse.
  • @fabricedesre:  Et créer un nouveau fichier de Fichés-T. Le rediriger sur /dev/null tous les mois.
  • @DavidBruant: Faire que l'état soit actionnaire d'entreprises du numérique pour peser dans les décisions (et prendre une part du gateau)
  • @DavidBruant: Créer des bourses d'encouragement à l'entrepreunariat faciles d'accès mais avec un VRAI suivi
  • @DavidBruant: Obliger les collectivites a mettre des clauses open data dans leurs DSP
  • @DavidBruant: Wifi gratuit et libre dans tous les lieux publics (les terroristes peuvent déjà aller a McDo, faut arreter l'hypocrisie de la sécurité)
  • @DavidBruant: Les boites noires... need i say more ?
  • @DavidBruant: Donner plus de moyens à @BetaGouv
  • @DavidBruant: Inciter chaque collectivité publique à gerer une instance mastodon pour leur usage interne et avec les citoyens
  • @btreguier: Clairement, pour l'instant, c'est la #crypto qui est en ligne de mire (et la #privacy avec, bien entendu).
  • @jeancreed1:  crypto....
  • @Modj0r:  Couverture haut debit / THD du territoire, privacy
  • @Dam_ned: du open hardware européen avec @fairphone ?
  • @Dam_ned: j'ai l'impression qu'il y a moyen de bien les sensibiliser â l'intérêt de la crypto et aux risque de backdoor #MacronLeak
  • @GeoffreyDorne: Privacy by design :) :) :) :)
  • @rmostz: La diffusion gratuite de surveillance:)) à tous les écoliers collégiens et lycéens serait un bon début pour une réflexion générale
  • xibe: Sinon, je dirai :
    - Net Neutrality
    - Renforcer CNIL et vie priv.
    - Logiciels libres dans l'admin.
    - data-gouv-fr ++
    - Educa° au chiffrement
  • @revolunet: Libre + privacy
  • @borisschapira: Empowerment, pour que les autres sujets puissent être discutés par la société civile.
  • @goetsu: Accessibilité, qualité et rationalisation des services publics numériques
  • @tapoueh: Éducation et innovation : faire payer leurs impôts aux GAFA et autres, en France pour leur activité locale. Du coup budget pour les deux...
  • @edasfr: Du long terme et du structurel : éducation, empowerment et bidouille ; neutralité, respect de la vie privée, logiciel libre pour le public
  • @MartinSorel: Neutralité du net, éducation au numérique, privacy. Et un rôle auprès des autres ministères  pour intervenir sur des sujets comme le TES
  • @Projet_Arcadie: Open-data sur les formations politiques + publications sur les mandataires financiers + open-data sur les associations politiques
  • @TouitTouit: Les allocutions présidentielles en Gif.
  • @Modj0r: Bcp de sujets critiques (Neutralité, opendata etc..). Mais si la population n'a pas/difficillement acces au net, l'interet en reste limité.
  • @goetsu: Médiation numérique aussi parce tout demateriaiser c est top mais encore faut il avoir accès et comprendre le numérique
  • @martin1975: Clause Molière dans les start-ups (oups !)
  • @abelar_s: encore un cadeau du contribuable à certains paniers percés ? Je préfère une ouverture de la commande publique aux PME
  • @Nico3333fr: Libre, chiffrement, qualité web et accessibilité (et éducation !).
  • @LibrementVotre: éducation au numérique (vie privée, algos, netiquette, rsx sociaux), code public = code libre, promotion de l'auto-hebergement.
  • @LibrementVotre: et interdire le mot digital pour parler du numérique et le comic sans ms
  • @AlainOscarNeo: L'opendata car pour prendre des décisions, tout débute par le rassemblement de faits. C'est le début de tout le reste.
  • @glazou: je ne varie pas : lancer un ecosystème PME dans le logiciel. Faible investissement, vaste bassin d'emploi et valeurs
  • @erwanaliasr1: Casser le contrat openbar de Microsoft. Du libre pour garder la maîtrise. dans les écoles aussi pour éviter le gavage apple/Microsoft.
  • @yannick_loiseau: licence globale, manuels scolaires libres, @openscience , obligation de logiciels/formats libres pour l'administration
  • @yannick_loiseau: suppression des machines de vote
  • @ennaelle: enfin LibreOffice en pare-feu souverain dans toutes les écoles ?
  • @stephanepechard: Tout a été dit ou presque, mais mettre Surveillance:// (et d'autres) au programme du BAC me paraitrait judicieux.
  • @grumagol: Former les enseignants au numérique (enjeux, privacy citoyenté, économie) pas seulement à pisser du code. Le rendre interdisciplinaire.
  • @david_billard: Éducation 1er : à l'école mais aussi dans les administrations et les entreprises, afin d'avoir un minimum d'hygiene et de jugeote numérique
  • @mnt_io: crypto, privacy et innovation (via libre). Ah, et education, mais pour les dirigeants…
  • @yannick_loiseau: ah, et donner un vrai pouvoir à la cnil, cnnum, etc. Pas que consultatif
  • @grumagol: Opendata par défaut sur les données public dans des formats numérique.
  • @Tedesign: Et lancer un grand chantier public sur l’IA dans le fonctionnement de l’état avec pour obj de tout basculer avant 5 ans.
  • @RedFox_Fr: Relancer le projet d'OS souverain, accompagné bien sûr du Cloud souverain
  • @RedFox_Fr: Plus sérieusement, faire un audit sur les projets dev en naufrage (logiciel paye fonctionnaire, logiciel paye armée)...
  • @minirop: Ne plus utiliser d'anglicismes/buzzwords du genre "digital". (oui "buzzword" en est un mais ça passe car péjoratif ici)
  • @simonand re: Defense de la vie privée / Open Data / Obligation de formats libres / Neutralité.. pour commencer :)
  • @Simounet: Obligation d’utiliser des logiciels open source pour les entreprises publiques. Tout code créé pour elles doit également l’être.
  • @erwanquelin: L'interdiction du port de la cravate dans l'IT, et dans la vie en générale...
  • @ThierryLaude: Revenir sur la proposition du programme d'"En Marche" pour généraliser les votes électroniques avant 2022? On compte sur vous. ...
  • @ThierryLaude: Pas de machine de vote éléctronique ... sauf à l'AN et au Sénat, pour 1 meilleur contrôle citoyen du travail parlementaire et + d'efficience
  • @BDelSolParis: Diffuser concrètement la philosophie du #libre et de l'opensource au-delà des cercles scientifiques et techniques pour changer la société
  • @ThierryLaude: Enjeu capital: appréhender le bouleversement sociétal stimuler les Initiatives pour l'IA en open source, non brevetabilité, formations, RU
  • @AlainOscarNeo: Mais arrêtez avec la fiscalité des GAFA !! Toutes les multinationales font la même chose ! Il faut faire l'ACCIS ec.europa.eu/taxation_custo…
  • @Tilidia: Privacy, sans aucun doute. Sans cela (droit fondamental) pas de crédibilité pour le reste
  • @yvg: 1. Vie privée/Crypt 2. Modernisation de l'administration: Soft Libre / Open Data, Identité et démarches numérique. L'innovation suivra.
  • @yvg: Pour l'éducation, un gros travail sur l'égalité des chances et la diversité pour former plus de gens plus rapidement aux nouveaux métiers.
  • @jponge: le transfert recherche/université, il y a un potentiel et des talents inexploités dans nos labos publics.
  • @yvg: Ah et la neutralité du net inscrite dans la Loi bien entendu.
  • @alixcaz: 1. #crypto sanctuariser, promouvoir, développer
    2. #libre sanctuariser les 4 libertés (not. DRM, brevets), priorité ds commande publique
  • @ThierryStoehr: Utilisation de standard ouvert (art.4 LCEN) +RGI +RGAA+logicicels libres Vraie information-formation citoyens au numérique (théorie+pratique)
  • @jponge: Pour aller plus loin : il faut créer des startups (technologiques) issues des labos vs des startups business sans techno
  • @ugobourdon: Logiciel libre partout, tout le temps pour l'état. Combattre l'idée de pptée intellectuelle autant que possible. Nous laissez faire le reste
  • @lud0bar: 1/ Gérer les identités avec un outil type blockchain. 2/ Intensifier un plan fibre sous la houlette de @Billaut
  • @lud0bar: 3/ Introduire des normes de sécurité logicielles associées au logo CE
  • @dascritch: éducation et surtout un controle sur la sécurité et la vie privée des grandes entreprises, notamment banques et presse
  • @garfieldair: Suppression de la hadopi *yeux ronds*
  • @lud0bar: 4/ Faire ré-émerger une offre complète "souveraine" de cloud permettant maitrise DNS, hébergement et CDN.
  • @lud0bar: Il faudrait trouver un moyen pour que l'identité numérique soit consolidée par plusieurs systèmes et non monolithique #TES
  • @j_bg: #OpenData #standards pour toutes les données de l'Etat afin d'encourager #innovation, et en plus c coute pas cher ;-)
  • @j_bg: Et un service de comptabilité nationale en ligne ! Pq ca n'existe pas encore ? input number du CA chaque mois et hop ! #StartUpNation
  • @koalie: Financer le @w3c, consortium international (dont l'hôte européen est français) œuvrant pour la standardisation du Web.
  • @AlainOscarNeo: Refaire un corps d'enseignant informaticien au sens large ?
  • @clochix: Apprentissage de GNU/Emacs dès la maternelle, obligation faite à tous les sites de fonctionner dans w3m, ajout de RMS au programme de philo.

(Nota bene : si un de tweets ci-dessus apparait intempestivement modifié, c'est la faute à mon chat qui a réussi à taper sur le clavier plusieurs caractères ET Cmd-Q pour quitter l'éditeur, perdant ainsi la Undo Stack... Ce chat devient trop doué en geekeries !)

Soyons clairs, j'ai adoré lire tout ça. J'ai bien ri des quelques pépites humoristiques présentes. Mais il faut revenir aux fondamentaux : on parle des Grands Projets à lancer, continuer ou imaginer dans un cadre économique déficient, au sein d'une société fracturée, concernant des citoyens dont une partie ne joint plus les deux bouts et dont même les étudiants songent plus que de normale à l'expatriation.

De mon point de vue, le futur Ministère devrait donc s'attacher à des choses plus « meta » que nombre des points ci-dessus :

  1. L'objectif numéro 1 du gouvernement est la recréation de conditions économiques favorables à la croissance et l'amélioration des conditions de vie des Français. Il faut donc de l'emploi. Comme on a peu, voire très peu de vraies entreprises de technologie dans le Numérique, il faut favoriser la création d'entreprises dans le domaine. C'est la clé de voute de tout le reste.
  2. Pour cela, il nous faut des technologues, des purs, des vrais, des durs, des pros. Nos formations en Numérique (je hais ce mot...) sont peut-être bonnes voire très bonnes, mais elles sont inconnues au niveau mondial (sauf en imagerie numérique), et même au niveau européen. Une remise à plat, voire une modernisation, est nécessaire.
  3. Pour cela aussi, et je suis ici totalement d'accord avec un des tweets ci-dessus, il faut plus, beaucoup plus, focaliser sur l'extraction des projets universitaires/recherche vers l'entreprenariat. L'investissement dans la technologie étant le parent pauvre du VC en France, il faut changer la donne. Je l'ai dit et je le repète : Le Bon Coin (l'ami @xibe me rappelle qu'il appartient au groupe norvégien Shibsted) c'est très bien, mais ce n'est pas avec ce type de produit qu'on fera des GAFA. Seule une technologie sous-jacente de pointe le permet.
  4. Enfin il faut des sous, mais en fait on les a déjà, et ils sont même déjà planifiés dans le programme d'Emmanuel Macron. La lutte contre l'optimisation fiscale (non limitée aux entreprises du numérique, hein), superbement lancée par exemple par l'Italie, devrait exploser les compteurs.
  5. Il faut être moderne, pro-actif et penser différemment, non pas accompagner les changements sociétaux mais carrément les anticiper, voire les faire émerger. L'absence quasi-complète de la France sur la scène de la Standardisation Internationale de l'Internet d'une part et du Web d'autre part en est le symptôme flagrant. Je suis en cela d'accord avec @koalie ci-dessus : la France est absente des grands combats de demain dans le domaine. Je suis également d'accord avec le focus sur la Neutralité du Net, un élément désormais fondamental de la démocratie. Nous n'avons heureusement pas de FoxNews en France, et tout doit être fait pour que l'accès à l'Information ne puisse dépendre du fournisseur d'accès ni du contenu accédé. Les récents évènements de la campagne présidentielle le démontrent aisément. La protection de la vie privée est impérative, et elle a été récemment mise à mal. Je repense évidemment aux déclarations du Premier Ministre Norvégien après la tuerie d'Utøya : « Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance ». Et bien sûr, il faut que le déploiement de la Fibre partout, je dis bien partout, dans le pays soit achevé vite et bien.

En résumé, le futur Secrétariat au Numérique peut avoir un rôle étonnament important dans la relance. Le « Numérique », et en particulier le Logiciel mais même le hardware, est un domaine où l'investissement nécessaire reste faible par rapport à la potentielle création de valeurs. Il faut s'en saisir, immédiatement, fortement. Le Retour sur Investissement est possible en un à deux ans, une opportunité rarissime. L'écosystème que cela créera sera explosif, dans le bon sens du terme.

Yapuka.

Thursday 13 September 2012

Hadopi Delenda Est

Donc Hadopi a fait sa première victime. Un pauvre monsieur qui ne connait rien au téléchargement de musique, qui a fait "nettoyer" sa machine sérieusement après les premiers avertissements, dont c'est l'ex-épouse qui est reponsable des téléchargements illicites. Et que l'on a condamné quand même à 150€ d'amende après 24 millions d'euros de budget sur 3 ans pour la Hadopi.

Mais quelle honte, quelle honte...

Thursday 6 September 2012

Retour sur le "succès" de l'Hadopi

J'ai lu récemment que l'Hadopi se félicite de son bilan. Et qu'il est impossible pour la gauche au pouvoir de revenir en urgence sur l'Hadopi. Bon. Rafraichissons donc quelque peu les mémoires sur ce superbe "succès":

  • juin 2006, la loi DADVSI prévoit déjà la réponse graduée ; censure par le Conseil Constitutionnel des articles sur ce sujet
  • mission Olivennes sur le sujet en septembre 2007 ; Denis Olivennes est patron de la FNAC, le conflit d'intérêt n'arrête personne
  • les fameux "Accords de l'Élysée" resultant des proposition Olivennes sont immédiatement dénoncés par DailyMotion, Free, Orange, SFR et Numéricable.
  • la CNIL donne en mai 2008 un avis défavorable, avec des critiques extrêmement sérieuses de nombreux points techniques et légaux des propositions Olivennes ; malgré cela, le sénateur Türk qui préside la CNIL vote le projet Hadopi au Sénat, va comprendre Charles...
  • Christine Albanel, Ministre de la Culture de l'époque, part au charbon dès juin 2008 et prend sous ses ailes le projet pour sa discussion au Sénat puis à l'Assemblée Nationale. Le gouvernement déclare "l'urgence" sur ce projet de loi.
  • en avril 2009, le groupe parlementaire UMP merde lamentablement par un absentéïsme record qui aboutit au rejet choc par l'Assemblée Nationale du projet Hadopi. Les députés Bloche, Brard et Billard font un travail extraordinaire, démontrant jour après jour la bêtise des mesures techniques, le danger des mesures légales. Le rapporteur du projet Riester n'en tient aucunement compte, la secrétaire d'état au Numérique Nathalie Kosciusko-Morizet brille par son absence lors des débats. Une discussion entre Brard et Sarkozy est rapportée par le Canard Enchaîné. Le "firewall" de Christine Albanel reste dans toutes les mémoires.
  • lors du retour du projet à l'Assemblée, les députés UMP opposés au texte sont empêchés de s'exprimer. Les amendements déposés et que j'ai tous personnellement lus sont plusieurs centaines. Environ la moitié d'entre eux posent des questions de fond majeures, graves, sans réponse. Ils sont dans l'immense majorité rejetés en un temps record, dans une séance marathon hallucinante. Le licenciement sec d'un cadre de TF1 qui s'était déclaré à titre privé opposé à l'Hadopi après une alerte des services du Ministère de la Culture à sa hiérarchie est un nouveau faux pas retentissant dans la saga Hadopi.
  • mi mai 2009, le texte est finalement voté par les deux Chambres, le PS saisit le Conseil Constitutionnel. Modulo quelques réserves, le Conseil valide la Loi dite désormais Hadopi.
  • mi juin 2009, le Président Sarkozy promulgue les articles non retoqués par le Conseil Constitutionnel.
  • le budget 2009 prévoit 6,7 millions d'euros pour le fonctionnement de l'Hadopi
  • les coûts de filtrage sont dénoncés par les FAI car non budgétisés ; la faisabilité technique n'a même pas été abordée, l'opportunité de mesures techniques déjà dépassées lors de leur mise en oeuvre a été de façon récurrente et constante négligée par le rapporteur Riester, la Ministre Albanel et son successeur Mitterrand. Dixit ce dernier "la technique, on y reviendra plus tard"...
  • de nombreux cas de procédures lancées par l'Hadopi sont rendus publics par les media, comme le cas d'un enseignant supposé avoir chargé des films alors qu'il était en cours et qu'il est seul à utiliser sa connexion Internet sécurisée. La légalité de l'association unique d'une adresse IP à un individu ou une famille est régulièrement remise en cause dans des procès à fort retentissement dans le landernau.
  • le budget 2011 de l'Hadopi est de 12 millions d'euros, après un budget 2009 de 6,7 millions et 2010 de plus de 5 millions d'euros. Soit un total sur trois ans de 24 millions d'euros. Il n'y a pas d'estimations fiable des coûts induits pour les FAI mais ceux-ci atteignent certainement plusieurs dizaines de millions d'euros.
  • le P2P est de toute manière en effondrement constant depuis 4 ans, le direct download et le streaming ayant repris le flambeau. La présomption de culpabilité, l'obligation pour l'usager de prouver son innocence, les convocations à Paris des internautes au mépris de leur activité professionnelle ainsi que la restriction des observations de l'Hadopi à un tout petit nombre d'oeuvres protégées rendent toute la procédure et l'Hadopi ridicules.
  • la Ministre de la Culture Filipetti, annonce qu'elle demandera une réduction drastique du budget de l'Hadopi pour 2012 et est fortement critique de cet organisme ; en particulier, le développement d'une offre légale de téléchargement qui était un axe obligatoire des missions de l'Hadopi est un échec patent.
  • début Septembre 2012, soit après l'élection présidentielle parce qu'il était évidemment hors de question de rappeler l'Hadopi au bon souvenir des électeurs pendant la campagne, l'Hadopi elle-même a fourni son rapport d'activité depuis sa création :
    • 60 agents permanents à l'Hadopi
    • 3 millions d'adresses IP "identifiés" par l'Hadopi, en fait transmises par les Ayant-Droits
    • 1,15 millions de contrevenants trouvés dans ces 3 millions
    • près de 103 000 seconds avertissements envoyés
    • 340 troisièmes avertissements envoyés
    • 14 poursuites, les poursuivis risquant jusqu'à 300 000 euros d'amende et 3 ans de prison.

Il y a deux manières de voir les résultats ci-dessus :

  1. l'Hadopi a superbement réussi, sa dissuasion n'a amené que 14 récidivistes à la procédure, les 3 millions d'autres ont arrêté de pirater.
  2. l'Hadopi n'est qu'un micro-succès, la plus grande partie des 3 millions de personnes primo-contrevenants ayant basculé avec succès du P2P vers les sites de téléchargement direct, explicitement exclus du champ d'observation de l'Hadopi, ce qui a été plusieurs fois confirmé par des analyses assez pointues du secteur.

Je vous laisse imaginer vers quelle direction je balance...

C'est Aurélie Filipetti, actuelle Ministre de la Culture, qui a le mieux résumé ce qu'est depuis le début l'Hadopi :

12 millions d'euros annuels et 60 agents, c'est cher pour envoyer un million d'e-mails

Oui Madame Filipetti, 12 millions *annuels* donc finalement beaucoup plus et sans compter les investissements des FAI... Quel bilan !

Thursday 30 December 2010

L'Hadopi outrepasse-t-elle ses prérogatives ?

L'HADOPI ne doit regarder que les protocoles P2P. Or il se trouve qu'au moins un destinataire des mails envoyés par l'Hadopi - et c'est le comble puisqu'il s'agit d'un auteur-compositeur qui envoyait ses propres oeuvres !!! - a été repéré lors d'un échange FTP (voir le dernier témoignage en bas de page). L'Hadopi outrepasse-t-elle déjà ses droits ? Le gars en question peut-il se retourner contre elle ?

Thursday 25 November 2010

Hadopi : un producteur (Benjamin Chulvanij) contre-attaque

Benjamin Chulvanij, producteur et membre du jury de PopStars sur M6, n'a pas l'air d'avoir apprécié mon article d'hier en réponse à Pascal Nègre. Le brave homme a découvert Twitter précisément le 22 novembre 2010 à 1h39 du matin. C'est pour l'instant comment dire, euh, voyons, noob ? Par contre il a découvert assez vite TwitLonger parce qu'évidemment, plus c'est long plus c'est bon. Le brave homme est aussi manichéen que Pascal Nègre :

  • je suis un méchant geek qui n'a rien compris
  • je suis un méchant geek qui n'a en fait aucun argument
  • je suis un voleur dont le disque dur est plein de MP3 piratés
  • s'il me croise il me casse la gueule

menaces physiques par Benjamin Chulvanij

Ce qui me semble très clair... S'il me croise, donc physiquement, il m'envoie sa droite. Dans la gueule donc. A ce stade, j'ai dit les mots magiques : "1ère page des magazines people entre deux flics" et "plainte". Cela s'est calmé comme par enchantement dites...

virage sur l'aile par Benjamin Chulvanij

Les tweets suivants sont encore plus coulants. Il va "droiter" mes arguments. Uniquement s'il me croise donc. C'est une manie chez les producteurs de faire prendre des vessies pour des lanternes ?

Décidément, j'adore le monde de la production musicale. Des arguments imparables, des débats sérieux, des taxes et des subventions raisonnables, aucune menace. Des gens fréquentables. Quant au triste sire sus-cité, je pense qu'il va devoir changer de compte Twitter assez rapidement ; la bonne nouvelle c'est que je crois qu'il a appris très très vite que quand on se veut un "pipole" on évite de menacer physiquement quelqu'un sur l'Interweb parce que cela n'en sort plus.

Le chétif - d'aucun aurait ajouté qu'il s'envole quand on lui souffle dessus - vous salue bien.

(je suis Chétif de la Bretonne ? :-) )

Wednesday 24 November 2010

Réponse à Pascal Nègre qui commence à sérieusement m'échauffer les oreilles

J'ai découvert ce matin avec stupeur la dernière interview en date de Pascal Nègre. Je dis bien stupeur car plus je la lisais, plus je secouais la tête en pensant "ce n'est pas possible de mentir ou raconter des bêtises à ce point". J'ai twitté sur le sujet dans la foulée, cela s'est pas mal diffusé :-) Globalement, l'opinion qu'ont les internautes de Pascal Nègre n'est pas flatteuse, et je reste poli. Je vais donc reprendre ici certains de ses propos et les commenter...

Lorsque j'ai commencé mon métier, le disque vivait quatre révolutions : l'arrivée du CD, les radios libres, la publicité télé, et la baisse de la TVA. Aujourd'hui, avec les supports dématérialisés et  le buzz internet pour parler de nos artistes, je vis de nouveau une révolution. La différence, c'est qu'à l'époque il n'y avait pas de piraterie. Ben tiens. Soit Pascal Nègre est précocement touché par un Alzheimer, soit il prend son interlocuteur - et les français avec - pour des cons. La piraterie musicale via la cassette Philips était galopante et les magasins Tati, qui vendaient les cassettes audio les moins chères de Paris, étaient les fournisseurs attitrés de tous les pirates musicaux. Certains revendaient leurs copies. Tous les gamins, du temps des débuts professionnels de Pascal Nègre, enregistraient leurs chansons préférées à la radio pour ne pas acheter le disque, puis refilaient l'enregistrement aux copains.
Et puis la copie de cassettes vidéo VHS n'a jamais existé non plus. Comme les enregistrements de films ou émissions télévisées qu'une personne fournissait parfois à des dizaines.
La photocopie non plus n'a jamais existé. Par exemple celle qui a permis pendant des années à des centaines d'enseignants de copier des passages de livres ou journaux largement plus grands que ceux tolérés par le "fair use" pour les distribuer aux élèves.
Maintenant, même les geeks admettent que tout n'est pas rose sur le web et qu'il peut y avoir des problèmes.C'est loin d'être nouveau. Pascal Nègre est manichéen quand ça l'arrange. Comme si tous les geeks étaient des pirates, comme si tous les producteurs de contenus étaient vertueux. Comme si tous les Pascal Nègre n'essayaient jamais de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
La manière dont on s'est adapté pourrait inspirer d'autres industriesLes industries de la production et de la distribution de musique et de films se sont adaptées de la manière la plus catastrophique qui soit, par un protectionnisme débridé. Les DRMs, que tout le monde abandonne désormais, ne sont pas arrivés par la volonté des usagers. Les protections anti-copie des CDs, qui m'ont empêché un jour de lire un CD acheté à la Fnac dans l'autoradio de ma voiture, étaient une connerie sans nom. Les codes régionaux des DVDs, abandonnés pour le Blue-Ray, ont été également une erreur grave.
Ces industries ont oublié d'où elles venaient, ont fait table rase du passé en omettant le fait que la musique et la vidéo ont TOUJOURS été copiées à outrance, mais que la recherche de meilleure qualité ou de la nouveauté ramenait toujours le consommateur vers l'achat.
Être pro-actif, pour l'industrie du disque et du film, cela aurait été d'inonder le marché du téléchargement avec des copies de basse qualité, genre ce que l'on obtenait en enregistrant la radio FM : micro-coupures, publicité, échantillonnage réduit.
La posture dé défense prise par la musique et le cinéma ne doit aucunement inspirer une autre industrie, sauf bien entendu une industrie suicidaire...

Ce sont les industries du disque et du film qui me font payer une taxe sur la carte mémoire que je mets dans mon appareil photo et qui ne voit jamais une musique ou un film. Ce sont encore elles qui profitent des taxes que je paye lorsque j'achète un disque dur pour les sauvegardes de données de mon entreprise, sur les CD et DVD vierges que j'achète pour mes sauvegardes. Et leur plus belle arnaque, c'est quand même la taxe sur les lecteurs MP3 : MA musique achetée par MOI sur MON lecteur acheté par MOI et je paye une taxe sur le lecteur pour "copie privée".

Quelle honte, quel scandale.
(...) le premier partenaire sérieux a été iTunes car Apple vendait aussi l'iPod. La limite, c'est que les gens se disaient qu'il fallait à tout prix le remplir quitte à pirater 10.000 titres ! Télécharger pour télécharger, c'est juste débile (...)
Cette phrase est d'une telle bêtise que j'ai hésité à la commenter. Juste débile, très précisément.
Personne ne télécharge pour télécharger. De toute manière la responsabilité de l'industrie musicale est ici immense. J'ai acheté mon premier lecteur de CD a une époque où le rayon CD de la Fnac était tout juste naissant. Un CD coûtait alors environ 100 Francs, mon lecteur de CD avait coûté pas loin de 3000 Francs, c'est-à-dire franchement cher pour l'époque mais la pénétration du CD sur le marché ne permettait pas encore les facteurs d'échelle réduisant les coûts de production. Aujourd'hui on achète une chaîne Hi-Fi complète pour le 5ème du prix de mon lecteur CD seul (c'est-à-dire en monnaie constante un effondrement quasi-total) mais le disque CD lui vaut toujours 15 euros environ (soit une chute d'environ 60%).
J'en tire deux conclusions : soit le prix du CD est monstrueusement sous-évalué aujourd'hui puisqu'il valait déjà 15 euros en 1982 et l'inflation aurait du le faire grimper à environ 35 euros en 2010, soit il était monstrueusement surévalué en 1982 et il atteint enfin un prix normal. Dans les deux cas, l'ensemble de la chaîne de la distribution musicale se fout de notre gueule et a amassé des fortunes sur le dos des consommateurs.
Ensuite, il faut savoir que les succès financent les échecs.Pierre Desproges le disait bien mieux que Pascal Nègre : ayons une minute de silence pour les collègues des Arts et du Spectacle qui n'ont aucun travail sous prétexte qu'ils n'ont aucun talent.
Je constate que cela fait un an que Hadopi a été adoptée et que le marché du disque a arrêté de chuter alors qu'il était en baisse de 10 à 15 % chaque année.C'est surtout parce que le nombre de disques produits a sérieusement chuté... L'industrie du disque s'étiole, est plus parcimonieuse et n'investit plus que sur des chevaux gagnants. Petit joueurs et musiciens en herbe, s'abstenir.
Je peux vous dire que les ayants-droits fournissent 50.000 adresses par jour.De deux choses l'une, soit Pascal Nègre essaye encore de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, soit l'inefficacité de l'Hadopi est tout simplement stellaire... Avec de tels volumes de signalement, tous les geeks de France auraient déjà reçu une lettre de l'Hadopi.
D'ailleurs si ces chiffres sont vrais, à la place de l'UMP j'aurais vraiment la trouille. 50 000 électeurs de moins par jour, ça va faire mal lors de la prochaine présidentielle...
Je rappelle que l'Hadopi coûte une véritable fortune, ne protège qu'un pouième des œuvres distribuées en France, ne regarde que les protocoles de P2P, se base sur l'adresse IP que la jurisprudence a reconnu comme étant non individuelle, pose des problèmes juridiques énormes.
J'ai toujours trouvé que Hadopi était pédagogique car on rappelle simplement à tout le monde ce que l'on n'a pas le droit de faire. Certains attendront de recevoir leur mail ou leur lettre recommandée pour s'arrêter de pirater et une minorité - quelques pour cent - persisteront. Mais mon pôôvre monsieur Nègre, y'a plus que les noobs qui s'obstinent à pirater de la musique ou du film par protocole P2P... L'Hadopi était totalement dépassée avant même le vote de la Loi !
Le piratage constaté chute ? Ah ça, si vous ne regardez que le P2P, je ne suis pas étonné :-)
L'arrivée de la "carte musique" arrive aussi au bon moment car elle va mettre le pied à l'étrier à une génération qui ne payait pas pour ses artistes. Et cela redonne de la valeur à la musique.... La carte musique, le nouvelle taxe scandaleuse sur l'ensemble des Français ? Oui taxe, car elle est payée à 50% par l'État et seulement à 50% par le djeunz. Il s'agit donc d'une subvention nationale déguisée vers les industries de la musique. Je ne peux que souhaiter l'intervention de Bruxelles en la matière.
Cela ne va redonner aucune vie à la musique. Toutes les taxes précédentes (copie privée, carte mémoire, tuner TVs, etc.) n'ont pas empêché l'inéluctable. L'industrie de la musique est morte parce qu'il s'agit d'une industrie farouchement verticale et incapable de se réinventer. La cassette audio est morte, la cassette VHS est morte, la photographie argentique est quasi-morte, le Polaroid est mort, le disque vinyle est mort. L'industrie musicale à papa est en Intensive Care Unit. Réinventez-vous, sans taxes et sans subventions, ou disparaissez. Je l'ai déjà dit, la nature a horreur du vide, vous serez remplacés très vite.

Monday 15 November 2010

Retours personnels sur un jeu de chaises musical

N'en déplaise à Christine Lagarde que j'entendais ce matin sur France Info, le remaniement n'a pas créé un gouvernement "totalement révolutionnaire". Tout au plus une machine que l'on espère en ordre de bataille pour les échéances de 2012. Sarkozy a finalement été obligé de conserver Fillon et c'est donc le Premier Ministre qui s'est imposé au Président, une figure rare sous la Vème République me semble-t-il. Tellement rare qu'il a fallu que Sarkozy n'annonce le renouvellement de Fillon que le dimanche matin pour, je cite, "montrer que le Château garde la main dans cette affaire".

Le soldat Woerth a été sacrifié. He's not worth it any more. Pour ceux qui n'ont pas encore fait le rapprochement, il retourne donc à l'Assemblée Nationale muni d'une immunité parlementaire.

Borloo est retourné au néant d'où il était invraisemblable qu'il sorte. Vous vous rappelez du Grand Blond avec une Chaussure Noire ? "Approchez, dites, le Borloo, c'est qui, hein, c'est qui ?", "Hmmm. Un piège à cons, monsieur...". Repos, vous pouvez sourire niaisement et mourir pendant que Jean Rochefort se marre.

Kouchner est déjà en train d'appeler ses copains à l'ONU pour se recaser, Lagarde a eu la tête d'Estrosi qui retourne à ses salades niçoises, Juppé va pouvoir dire que non seulement les bottes sont droites mais en plus elles claquent. Xavier Bertrand fait une nouvelle fois la preuve que la Loi de Dilbert est aussi importante que la Loi de Peter : les incompétents doivent être mutés là où ils font le moins de dégât, c'est-à-dire au management... Sa reprise de la Santé me fout une trouille bleue. MAM fait décidément un parcours rare sous la Vème, c'est son 4ème très grand Ministère, et elle est clairement désormais la première des 1er-ministrables pour 2012. Faut juste que Sarkozy rempile, ce qui va nécessiter quelques forceps à mon avis.

Vu de ma petite lorgnette d'entrepreneur du numérique, il faut quand même constater que j'ai vécu des jours meilleurs... Du côté des PME, le ministre de tutelle est désormais Frédéric Lefebvre. Je crains très très fort que cela ne se passe très mal avec les PME, vraiment très très mal. Si Lefebvre croit qu'il va pouvoir débiter ses âneries à des patrons de boîte comme il l'a fait pendant des mois aux journalistes, il se fout le doigt dans l'œil jusqu'au coude.

Du côté du Numérique, c'est le retour d'Éric Besson qui déjà du temps de son Secrétariat d'État était plus occupé par la Prospective que par le Numérique. Maintenant que son maroquin s'est étoffé, je crains que le temps et l'énergie dévolus à l'économie numérique se réduisent à la portion congrue. Attention, je ne critique pas, cela me semble normal. On n'a laissé le nom que pour ne pas braquer les geeks, l'Internet c'est pas contrôlable hein, mais bon clairement le Ministre va avoir autre chose sur son radar... Le fait que le Secrétariat d'État n'existe plus est lui parfaitement normal. Le gouvernement voulait faire resserré et le Secrétariat d'État n'a jamais eu de budget digne de ce nom. Il reste de toute manière attaché à quelques nouvelles positives et surtout l'échec inouï du silence retentissant du Secrétariat d'État sur cette daube innommable et ce scandale qu'est l'Hadopi. Requiescat in Pace. J'ai tenté d'amener à ce Secrétariat d'État une bonne idée, pas chère, à gros retour rapide et créateur de valeur. Cela n'a pas dépassé un conseiller avec une réponse du genre "Oulala oulala mais c'est très compliqué vounypensezpas !".

Bon. Mediocritas, mediocritas...

Thursday 28 October 2010

L'UMP et le numérique

  • Hadopi, échec sanglant, totalement décalé voire obsolète par rapport à la technologie, coût délirant pour un résultat minable, procédures de daube, sécurisation improbable. Lamentable.
  • France.fr, foirage majuscule
  • Carte Musique Jeunes, annoncée depuis deux heures et déjà hackée
  • j'en passe et des meilleures

Est-ce que quelqu'un à l'UMP aurait le bon goût de se rendre compte que l'UMP est une _bille_ absolue en matière de nouvelles technologies et ferait mieux de demander à des _vrais_ pros avant le prochain nimportequoi majeur ? Hmmm ? Non franchement si l'UMP merde à n'en plus pouvoir, ça ne change pas mon quotidien. Mais qu'elle fasse ça avec MES impôts, NON ! Financer l'incapacité permenante de l'industrie musicale à évoluer et innover par une carte musique "jeunes" financée par l'Etat, donc par moi par vous par nous, bordel, je le garde en travers de la gorge.

Wednesday 16 June 2010

Coup de gueule

Un tweet de Nathalie Kosciusko-Morizet, la ci-devante Secrétaire d'État à la prospective et au développement de l'économie numérique, vient de réussir l'exploit de me foutre en rogne en 140 petits caractères :

nk_m: Invitée ce soir à 19h05 au Grand Journal de Canal + pour un face à face avec Besancenot sur les retraites

Bon. La secrétaire d'Etat à la prospective vient titiller le facteur alors que la Secrétaire d'Etat à l'économie numérique pourrait aussi par exemple nous causer :

  • de l'augmentation phénoménale du chômage en secteur informatique en 18 mois (en gros +65%)
  • de l'inadéquation de la convention collective Syntec aux métiers de la R&D informatique
  • de la mise en place calamiteuse de l'Hadopi et de sa totale inadéquation aux nouveaux systèmes d'échanges, de la LOPSSI 2
  • des coûts de roaming, des forfaits mobile, adsl, triple-play, quadruple-play avec l'arrivée d'Orange sur ce secteur
  • de la data privacy (Google Street, Apple, Orange, Facebook, les supermarchés qui traquent les cheminement des GSMs, j'en passe et des meilleures)
  • des concours mis en place dans le cadre du plan de relance
  • des progrès de l'administration numérique
  • la neutralité du net, menacée de tous côtés
  • de la standardisation internationale dans ce domaine, dont la France est quasi-totalement absente
  • de plans pour enfin créer des entreprises sur la base des projets estudiantins les plus prometteurs, identifiés directement in situ
  • retour d'expérience sur les pôles de compétitivité : utiles ou gabegie et lobbies ?
  • retour d'expérience sérieux sur les taxes pour copie privée et la part payée induement par les entreprises pour leurs achats de fournitures (mémoire, HD, disques vierges de sauvegarde)
  • etc...

Bah :-(

Friday 26 March 2010

Comment être étonné, hein...

  • HADOPI : les jeunes et les geeks
  • EPAD : tout le monde
  • Martinon propulsé puis rejeté à Neuilly : son propre électorat
  • Poursuite de l'éditeur de la poupée vaudoue : tout le monde
  • Ouverture à gauche : son propre électorat
  • Piétiner le Parlement et ses propres groupes Parlementaires : tout l'appareil de l'UMP
  • Absence à l'inauguration du Salon de l'Agriculture : les agriculteurs
  • La gestion de la grippe H1N1 : tous les médecins généralistes
  • Le bouclier fiscal et autres cadeaux : toute l'opposition
  • La TVA réduite pour les bistros et les restaurants : tout le monde
  • La Shoah à l'école : toute la communauté juive
  • "Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme" : tous les laïcs
  • nomination du président de France Télévisions directement par le président de la République : tout le monde
  • Dati, fermeture des tribunaux, suppression du Juge d'Instruction : toute la Justice
  • La taxe carbone : tout le monde
  • Le Traité de Lisbonne, refonte quasi-exacte du TCE, sans référendum : tout le monde
  • 10% d'augmentation du gaz juste après la défaîte des régionales : tout le monde
  • Cadeaux aux banques et constructeurs automobiles : tout le monde
  • Retards et imprécisions du plan de relance pour les TPE : les TPE
  • Appel contre la relaxe de Dominique de Villepin : tout son électorat
  • Casse-toi pauv'con : tout le monde
  • Sarkozy je te vois : tout le monde
  • Identité Nationale et toutes les difficultés de renouvellement de papier aux français d'origine étrangère: tous les beurs, tous les immigrés de première ou seconde (voire plus) génération
  • Déni de défaîte aux Municipales et aux Régionales : tout le monde mais en particulier son propre électorat
  • Un record toutes catégories, la radiation d'un officier de Gendarmerie, chercheur au CNRS et qui s'était exprimé dans ce cadre : toute la Gendarmerie.

C'est écrit uniquement de mémoire. J'en passe et des meilleures. Ce qui est étonnant, ce n'est pas que la côte de Sarkozy s'effondre, c'est qu'elle ne soit pas encore plus bas...

Sunday 21 March 2010

IPJetable, Hadopi, ssh

Il y a quelques mois, en pleine frénésie Hadopi, Ipodah annonçait l'ouverture de son service de VPN. Ils viennent enfin de me notifier de l'ouverture de leur beta2, sous le nom IPjetable. J'ai configuré ça sur mon Mac en suivant leur tuto simple et efficace et j'étais connecté à travers eux en une minute. Bien fichu. Mais pas donné tout de même puisque le service coûte 15 euros pour 90 jours renouvelable tous les 90 jours...

De mon côté, étant client de Dreamhost, j'utilise ce que j'ai déjà sous la main et je ne vais pas payer un service de plus :

  • ssh -N -D 8080 moncompte@mondomaine.com lancé dans une fenêtre terminal
  • utilisation d'un proxy SOCKS v4 en localhost:8080
  • et c'est tout...

Et voila comment je suis vu. Certes ce n'est pas absolument de l'anonymisation et ça reste un peu plus lent que ce que m'offre IPjetable mais cela suffira largement pour Hadopi :-)

tunnel ssh via DH

Friday 15 January 2010

Tweest ? Mais on s'en fout totalement !

Je suis très, mais alors très étonné (et pourtant je ne devrais pas, je ne devrais plus) par l'article d'Authueil intitulé "Les geeks sont nuls en politique". Cet article est tout simplement bien trop hagiographique pour nos Ministres (dont je ne conteste pas la lourdeur de l'agenda) et bien trop prétentieux, voire carrément pêteux, vis-à-vis des "geeks". Premièrement, je n'aime pas mais alors pas du tout l'idée selon laquelle seul le "dialogue" est utile, selon laquelle toute parole doit nécessairement être "constructive". Que le temps de Ministre est trop précieux pour s'autoriser l'engueulade. C'est rigoureusement faux. C'est la meilleure manière d'arriver à du consensus mou, inefficace et surtout inutile car souvent à côté de la plaque. La critique, incisive, acide voire acerbe est parfaitement utile et souvent absolument nécessaire. Rompre le consensus mou est parfois, souvent, la seule manière de faire avancer vraiment les choses. Je l'ai vu arriver tellement souvent dans ma carrière professionnelle... Ensuite je trouve particulièrement présomptueux de la part d'Authueil des phrases du type "La présence de NKM, hier soir à la Cantine, c'est une fleur faite au Post, à la netscouade, à la Cantine et plus globalement aux geeks (...) Le débat qui aurait du porter sur twitter n'a porté que sur la LOPPSI". Je les trouve même scandaleuses. Mais twitter mon pauvre Authueil, mais on s'en fout. Mais on s'en fout à un point que cela donne une idée de la profondeur de la fosse des Philippines ! Tweest ? Comment oser dénigrer un hors-sujet faisant passer la discussion d'un Tweest sans intérêt d'avenir aucun ou presque à la LOPPSI qui va affecter la vie numérique de tout un chacun ? C'est une honte. Si un Ministre n'a pas envie d'affronter les remarques - voire les quolibets - des citoyens sur ce qui les intéresse eux, il ne se déplace pas. Il temporise. Il annule. Ou il fait une conférence de presse ou un évènement qui n'est pas ouvert au public. Les "geeks" sont mécontents parce qu'ils ont un sentiment simple : qu'un "Ministère de l'Economie Numérique" aurait du être pour la première fois dans leur vie la Grande Antenne qui écoute leurs remarques techniques et stratégiques et influe directement, réellement, sérieusement au cas par cas sur la vie législative et les décisions affectant notre monde au lieu de, comme c'est toujours le cas en France, de faire du jacobinisme de décisions qui redescendent en pluie fine sur le quidam parce que le Ministère ne prend aucune position sur certains sujets majeurs. Quand nous les geeks disons que l'Hadopi et la Loi associée sont une connerie non seulement politique mais surtout technique, on ne nous écoute pas. Quand on se demande quels sont les "experts" que le Ministère de la Culture a bien pu consulter pour pondre une bêtise pareille, nous n'avons même pas de réponse. Quand nous expliquons, point par point, euro par euro, que cela ne marchera pas, cela ne donne rien. Quand on s'inquiète de dispositions présentes dans LOPPSI qui sont dignes d'un temps de guerre et d'un espionnage de "cinquième colonne" en présentant des difficultés techniques majeures, personne ne moufte. Silence radio total. Et parce que les geeks marchent à la confiance et sont des gens de conviction, cela leur est insupportable.

Sur son blog personnel il y a quelques jours, Nathalie Kociusko-Morizet saluait la force, la droiture, l'honneur, les combats sans concession, la détermination de Philippe Séguin. Les geeks sont déçus, très déçus, parce qu'ils auraient aimé pouvoir appliquer ces qualificatifs au Ministre supposé le plus au fait de leurs préoccupations.

Sunday 10 January 2010

HALLUCINANT !!! Le logo de l'Hadopi !!!

Attention, must-read chez Korben à propos du logo de l'Hadopi, le nez rouge avec des grandes oreilles... Décidément, l'UMP est les droits de propriété intellectuelle, c'est quelque chose !

Friday 8 January 2010

Le rapport Zelnik

Et bien voilà c'est fait. Zelnik, Toubon et Cerutti ont remis leur "rapport". Je viens de le lire et bon, c'est clairement une catastrophe. Voici mes commentaires :

Introduction

    Le rapport précise que la musique "a été la première touchée du fait de la facilité à dupliquer, reproduire, indexer et distribuer un fichier musical à peu de frais. Elle est ainsi devenue gratuite de fait pour les consommateurs". C'est un raccourci un peu approximatif. La principale responsabilité est celle des éditeurs et vendeurs de musique : tout d'abord ils n'ont absolument pas anticipé la dématérialisation des oeuvres et tentent de se raccrocher à un modèle économique moribond uniquement parce qu'ils n'ont pas préparé le futur (le présent d'aujourd'hui). Ensuite le coût du disque est quand même pour beaucoup dans la tentation du piratage; le CD est trop cher, bien trop cher. Enfin, les DRMs et autres mécanismes de protection ont emmerdé les consommateurs au point de les détourner des achats de CD. Quand j'ai acheté un CD de Daho qui ne pouvait pas être lu dans mon autoradio, pas dans mon PC, dont une piste n'était pas lue par mon lecteur DVD de salon, j'ai décidé d'arrêter d'acheter - sauf exception - des CD parce que j'ai considéré que l'industrie du disque se payait ma fiole.

    L'industrie cinématographique ey audiovisuelle n'est pas comme il est dit dans une situation moins critique. Elle est dans une excellente situation, la fréquentation des cinémas n'ayant jamais été aussi forte malgré un prix désormais hallucinant de la place de cinéma (10€ en général).
    Le rapport a par contre parfaitement raison de signaler dès son introduction que le Livre va subir le même sort. Seuls des hurluberlus dans mon genre préfèreront toujours tourner des pages en papier - quelque soit le prix - que devoir charger la batterie d'un kindle.

Section 1.1, la carte "Musique en ligne"

    Je suis scandalisé. Cette carte serait donc sponsorisée par l'Etat et les éditeurs de musique en ligne. BREF, j'aurais, moi le citoyen, a payer pour les téléchargements légaux d'autrui, et cela au seul bénéfice des éditeurs de musique. Après le cadeau fait aux cafetiers, c'est un scandale inouï, une honte, une proposition totalemet incroyable. De plus, je ne crois pas du tout que cela marchera. Le seul système qui pourrait marcher est celui qui réduira drastiquement le coût de la musique en ligne en supprimant les intermédiaires et en permettant directement aux auteurs/compositeurs/interprêtes de vendre leurs oeuvres sans passer par les maisons de disque. Le modèle économique de ces dernières est de toute manière moribond, et pas moins que ne l'était la sidérurgie en France il y a 20 ans. Il faut penser différemment.

Section 1.2

    Là nous sommes d'accord. Cela reprend à mots feutrés ce que je disais plus haut.

Section 2.1

    Je suis assez d'accord avec ça.

Section 2.2

    Non, c'est clairement stupide. Ce n'est pas la plateforme qui doit être unique mais le format des livres électroniques. Il faut assurer l'interopérabilité des livres électroniques, quelque soit le vendeur et le périphérique de restitution. Il faut ici une norme, pas une plateforme unique.

Section 2.3

    Rappelons qu'il ne doit pas y avoir beaucoup d'oeuvres modernes qui ne soient pas rédigées sur ordinateur depuis dix ans. Toutes celles-ci sont donc numérisables à peu de frais. Ensuite je ne vois pas pourquoi l'Etat doit s'investir dans cette mission de numérisation. Les détenteurs de droits qui ne prendront pas le virage du numérique seront balayés par le temps et il faut laisser le temps, et la concurrence, agir.

Section 3.1

    Parce que Zelnik croit que passer le délai entre sortie en salle et sortie en VoD de 36 à 10 mois va réellement changer la donne quand un film est disponible en chargement illégal dans les 24 heures suivant sa sortie en DVD aux USA ?

Section 3.4

    Sans autre commentaire que décidément notre inventivité fiscale est un record mondial.

Section 4.1

    L'effort préconisé, jugé "pas démesuré" (sic), s'ajoute il faut le rappeler aux 70 à 100 millions d'euros qui devront être dépensés pour se conformer à la Loi dite Hadopi. Cela confine au délire.

Section 4.2

    Nom de Zeus...

Bon. Et c'est un "rapport", ça ? Décidément, la France continue à merder consciencieusement quand elle parle de musique ou video en ligne. Voila voila.

Wednesday 30 September 2009

La SACD prend des vessies pour des lanternes et les Français pour des cons

La Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques a pondu hier un communiqué dans laquelle elle fait 10 propositions pour, je cite, l'après Hadopi. Malheureusement, si j'ai difficilement réussi à accéder à ce texte hier, le site de la SACD est totalement écroulé ce matin. Je commenterai ici les 10 délirespropositions de la SACD dès que je pourrai les relire. Mais soyez prévenus, c'est du grand n'importe quoi, la preuve d'une industrie dans un tel état de déliquescence qu'elle ne recule devant rien pour tenter d'éviter le coma.

En deux mots : la honte.

Thursday 10 September 2009

Séminaire gouvernemental...

Je reviens de Paris. Je reviens de la Maison de la Chimie, rue Saint-Dominique, où j'ai assisté avec des centaines de personnes au "Séminaire" gouvernemental intitulé Numérique : Investir aujourd'hui pour la croissance de demain. Et très franchement, et au risque de déplaire à NKM et son équipe, je me demande pourquoi je ne classe pas cet article dans la catégorie TC...

  • Côté méthode, ce "séminaire" est franchement choquant. Plusieurs personnes taggées "presse" (et n'étant pas des blogueurs) assises autour de moi exprimaient la même opinion. Nous avons eu le droit à trois panels, chacun avec trop d'orateurs pour qu'ils puissent vraiment développer leur propos et sans aucune interaction entre eux. A la fin de la journée, Nathalie Kociusko-Morizet a, je cite, restitué les travaux, fin de citation, à François Fillon. Travaux ? Qué travaux ? Les dits-travaux étaient également supposés représenter les, je cite à nouveau, discussions. Qué discussions ? NKM a alors sorti d'un chapeau des "conclusions" résultant de ces travaux. Qué conclusions ? Elles sortent d'où ? Fillon a dans la foulée remercié les Ministres et les orateurs pour leurs "travaux" et a embrayé sur sa réponse, obligemment posée sur le pupitre devant lui par son gorille de service. En fait de "séminaire", j'ai assisté à une maousse opération de comm pratiquement sans intérêt aucun, si ce n'est du point de vue politique. Les seuls orateurs sérieux, efficaces et qui ont parlé vrai (pour reprendre le mot déjà ancien de Rocard) ont été, en ordre décroissant d'intérêt, Michel Rocard (époustouflant, une bête de scène), Alain Juppé (excellent et qui a l'air de s'entendre comme larrons en foire avec Michel Rocard) et finalement Marc Simoncini de Meetic qui a vraiment été très bon. Les autres orateurs ont navigué entre le hors-sujet, l'utopie et le soporifique léger voire profond ; la palme en cette dernière matière revenant à Frédéric Mitterrand et tout son panel, complètement hors scope par rapport au thème de la journée.
  • Michel Rocard a bluffé l'assistance... NKM lui a demandé d'intervenir au débotté, ce qu'il n'avait visiblement pas prévu. Il fut bon, très très bon. Drôle voire hilarant, précis, ciblé. Vraiment une bête de scène. Personne ne lui arrive à la cheville quand il se lache. La période Meuneuheu est loin. Malheureusement, il a également jeté un certain froid sur le "séminaire" et ce n'est rien de le dire : en gros, il a déclaré qu'il était vain d'espérer que le Grand Emprunt (qui n'a de "grand" que le nom mais sera nécessairement assez limité dans le montant, dixit) aura bien d'autres chats à fouetter bien plus importants qu'un déploiement national tous azimuths de la FTTH à quarante milliards d'euros (excusez du peu...).
  • Un panel plus tard, Alain Juppé a légèrement rétabli l'ambiance qu'il avait clairement senti plombée par Rocard mais sans donner trop d'optimisme aux Ministres présents et au public. Côté chiffres, et alors que Rocard et lui s'étaient toujours refusés à donner la moindre indication, Juppé a dit qu'un investissement à 40 milliards ne laisserait que peu de choses du Grand Emprunt. Clairement, la cible est la cinquantaine de milliards d'euros.
  • Une mention spéciale pour Hervé Yahi de Mandriva qui a réussi l'exploit, lui le patron d'une boîte de techos faisant du libre, de prononcer le mot "geek" djeek alors que Fillon, qui nous a raconté avoir testé NCSA Mosaic dès 1993, l'a prononcé correctement, et pour le sénateur Retaillau qui a parlé du "rapport Pétain" au lieu du "rapport Pata (sp?)" !
  • Je le redis, aucune interaction avec la salle. Rien, que dalle, niente, peanuts. Moi qui avait proposé à Eric Besson (qui avait l'air séduit par l'idée) de réunir tous les patrons de JEI de France dans une salle pour une session d'interactivité pure et collecte de propositions, je suis resté pour le moins sur ma faim...
  • Aucune connectivité, réseau wifi de la Maison de la Chimie protégé par mot de passe et inaccessible. Wow.

Le gouvernement continue à privilégier les Grands Travaux. Le 100 megas symétrique partout, dans chaque appart, chaque maison, chaque ferme, chaque bled. Bon. Je continue à penser que c'est de la bêtise, que ce n'est pas cela qu'il faut faire pour non pas investir DANS le numérique mais plutôt investir LE numérique. Que la création de croissance *pérenne* ne viendra pas de là. Moi, ce que je souhaite, ce n'est pas un plan à 40 milliards, c'est bien plus simple :

  • constituer sous fonds publics de faible importance une commission ou fondation nationale (ou appelez ça comme vous voulez) d'aide aux projets du numérique,
  • brancher cette commission sur TOUS les professeurs d'université et grande école responsables de cours d'informatique ou de technologie numérique (hardware, vlsi, signal, etc) d'une part, et les business angels, investisseurs institutionnels ou privés d'autre part,
  • leur demander de répercuter sur la commission tous les projets estudiantins ou de recherche pouvant donner lieu à industrialisation,
  • évaluer en commission les dits-projets,
  • brancher les projets passant à travers les fourches caudines sur les investisseurs,
  • "rétribuer" les départements d'origine de ces projets par une enveloppe extraordinaire des fonds publics alloués annuellement à la commission.

Comme ça, on a à relativement peu de frais les projets, l'entreprenariat et la carotte pour les universités/grandes écoles. Contrairement à ce qu'a affirmé sur scène la députée Laure de La Raudière, je ne crois absolument pas que les entreprises numériques gagnantes de demain sortiront des domaines dans lesquels nous excellons déjà (elle m'a cité le luxe, l'environnement, etc.). Je crois fermement que nous n'avons aucune idée du domaine d'activité des futurs Netscape et Google.

En attendant, je souhaite bien du courage à Marc Simoncini mais je le rassure : tout le monde n'ignore pas où se trouve la Finlande, quelle est sa culture, sa langue, sa position industrielle. Comme le disait Marc Andreessen, une entreprise numérique fait face à trois challenges : "l'embauche, l'embauche et l'embauche". Il suffit d'être bien plus exigeant à l'embauche. Non ?

Ah au fait, le mot Hadopi n'a pas été prononcé une seule fois. Même durant le panel de Mitterrand que je n'ai suivi qu'en partie parce que je me suis assoupi, on m'a confirmé que le mot n'était pas sorti. Les anciens égyptiens effaçaient les noms des stèles pour que le souvenir même des personnes honnies s'efface. Hadopi, une loi honteuse ? Apparemment, le troisième panel a,largement parlé d'Hadopi. Bon :-) Mon interlocuteur a du dormir aussi... ;-)

Friday 24 July 2009

OH

"Après avoir discuté avec les députés de la majorité à la pause, seuls 5% y croient, les autres sont effondrés par hadopi"

Exclusif ! La première coupure Hadopi !

Suite à la mention de Jean Sablon en séance, il semblerait bien qu'un ou plusieurs députés ont téléchargé depuis les bancs de l'Assemblée Nationale :-)

interruption du flux de l'AN

Bon...

Je continue à suivre - en fond sonore grâce à la retransmission en direct de l'Assemblée Nationale - les débats sur "Hadopi2" depuis le début de la semaine. Le constat est simple : on nage en plein délire. Ce projet est un TRES grand n'importe quoi. Jugez donc :

  • il est contraire à un alinea fondamental du code de la consommation et il a fallu explicitement insérer le fait que cet alinea ne s'applique pas ici
  • les outils dit "de sécurisation" sont dans un flou total
  • les entreprises restent responsables et risquent la coupure
  • la technique sous-jacente est d'une telle approximation qu'on va couper la connectivité mais on doit préserver l'accès au mail (et donc au webmail) mais la coupure va poser des soucis de différence entre zone dégroupée et non dégroupée ; je souhaite bien du plaisir aux FAI.
  • le financement n'est pas prévu, contrairement aux propos péremptoires du rapporteur Riester
  • l'adresse IP n'est pas une preuve (jurisprudence récente Guingamp)

Tout cela rappelle fâcheusement la nullité de DADVSI. C'est mort et enterré. On va faire caguer quelques lampistes. Parmi ceux-ci, certains vont attaquer et gagner, et tout cela va passer aux oubliettes (et aux poubelles) de l'histoire parlementaire française.

Franchement, très franchement, j'ai honte. Mais quelle honte... Quel gachis, quel scandale.

Nathalie Kosciusko-Morizet, où êtes-vous donc pour au moins éviter au gouvernement de commettre des impairs techniques majeurs et se fourvoyer dans une direction contre-productive pour la France ?

Thursday 23 July 2009

Je suis un fraudeur

Il semble que Frédéric Mitterrand a déclaré à l'Assemblée que seuls les fraudeurs sont contre Hadopi. JE SUIS DONC UN FRAUDEUR et je vous engage à le déclarer aussi sur votre blog ou twitter ou où vous voulez si vous aussi êtes contre Hadopi.

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