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Après l'édifiante conversation avec le Directeur d'une boîte à bac narrée dans le chapitre précédent, mes parents prirent, sur la recommandation d'une patiente, un rendez-vous avec l'École Active Bilingue JM, rue du Théâtre dans le 15ème arrondissement. J'avoue y être allé une boule au ventre, vachement inquiet de me retrouver de nouveau dans un entretien très solennel et surtout dans une ambiance scolaire assez épouvantable. Et puis le bahut était très loin de chez moi, de l'autre côté de Paris... Or dès mon arrivée, j'ai été très agréablement surpris : une belle cour et des bâtiments plutôt modernes et sympas, un gymnase certes pas gigantesque mais un vrai gymnase quand même, des gamins quasiment du jardin d'enfants à la terminale, des ados causant anglais entre eux, une Directrice très sympathique et comprenant parfaitement ma situation. Elle la comprenait tellement qu'elle m'a proposé d'entrer en Seconde C pour un mois et de voir au bout de ce mois si je me sentais de passer en Première C en évitant donc le redoublement. J'ai évidemment adoré et je faisais début septembre ma rentrée par la porte des élèves, celle de l'Avenue Émile Zola.
La première journée fut à la fois heureuse et très dure. Heureuse parce que je me retrouvais enfin face à des enseignants non seulement normaux mais même super, dans un endroit qui n'avait rien à voir avec le vieillot Lycée Charlemagne. Le premier contact avec ma prof de Physique, l'inoubliable Melle Castaing, fut génial. Celui avec le professeur de Français M. Gressot, fabuleux. Je n'oublie pas l'excellente Melle Mazières en Mathématiques. Mais c'est l'Anglais qui finit par détruire ma première journée...
En effet, l'école étant truffée d'anglo-saxons et d'autres étrangers, il y avait un test pour tout le monde avant une répartition par classes de niveau. J'ai du me prendre un lamentable 04/20 au test, une première note très mauvaise qui a déclenché chez moi des souvenirs douloureux de l'année scolaire précédente et j'ai fondu en larmes. Évidemment, aucun élève autour de moi n'a compris, et je me suis pas étendu sur le sujet.
Heureusement cela n'a pas duré et le moral est bien vite revenu, malgré un positionnement dans la classe d'Anglais des très faibles avec la seule mauvaise enseignante, la fameuse Mme. K. Elle n'était tout de même pas aussi mauvaise que mon prof d'Anglais de Sixième au Collège Grenier s/l'Eau Monsieur M. qui faisait entièrement son cours à l'ancienne, c'est-à-dire en français et magistralement, mais tout de même. Une grosse surprise m'attend cependant. Pour la première fois depuis la sixième, je ne suis plus - enfin ! - le plus jeune de la classe... Anne a quelques semaines de moins que moi, elle est depuis longtemps à l'École Active Bilingue (les djeunz d'aujourd'hui l'appelleraient une populaire), et un gamin de mon âge n'est pas un étonnement. Après tant d'années, ce fut le premier accès à la normalité. Le premier mois écoulé, je refusais alors le passage en Première C pour rester en Seconde C. Je n'ai jamais regretté ce choix.
Il faut dire qu'au-delà des notes qui étaient rapidement redevenues enfin excellentes, deux autres éléments me donnaient le sourire : tout d'abord je me suis fait un vrai pote pour la vie, Olivier, parce que nous prenions le métro ensemble. Et puis j'ai rapidement découvert que le bahut avait, wahooooo, une salle d'informatique avec un superbe Apple II :-) De mémoire, c'est notre professeur de Français qui avait été mandaté pour nous la faire visiter et il m'a avoué plus tard qu'il avait immédiatement vu une réaction très forte chez moi, étant le seul à me mettre directement sur la machine pour faire une démo à tout le monde ! Dès ce jour, ma réputation est celle de « l"informaticien fou ».
Bref, tout allait bien. Côté babasse, et comme mon cursus scolaire était revenu dans un chemin nettement plus raisonnable, mes parents m'ont offert en cours d'année mon premier ordinateur, un sublime Sharp PC-1211 !
Sharp PC-1211
(Crédits photo: Denisfo
CC-BY SA 3.0)
J'ai commencé tout de suite à programmer dessus, je m'amusais vraiment comme un fou. La bête avait un clavier un peu bizarre mais parfait sur un portable de cette taille, une unique ligne LCD de 24 caractères, un interpréteur BASIC en ROM et, tenez-vous bien, 1.4 kilo-octets non volatiles... Côté I/O, le PC-1211 pouvait émettre un bip et c'est tout. J'ai rapidement acquis l'imprimante/interface cassette pour pouvoir sauver mes programmes. L'imprimante était à aiguilles, un système lent, peu fiable et onéreux mais bidonnant et extrêmement stimulant pour l'imagination.
Sharp PC-1211
(Crédits photo: old-computers.com)
Je m'en servais aussi comme calculatrice, sans totalement laisser tomber ma TI-59. Il faut dire que le PC-1211 avait beaucoup moins de fonctionnalités de calcul pur mais était plus aisément programmable à cause du BASIC.
Côté Apple et Commodore, j'ai commencé à fréquenter assidûment une boutique du Boulevard Beaumarchais, juste à côté de chez moi. Jacques Chapuis, qui gérait Triangle Informatique, était un type extra et laissait les gamins programmer sur les bécanes s'ils étaient sages, pas bordéliques et s'ils laissaient immédiatement la place si un client entrait. J'y étais fourré chaque samedi et je ne m'y déplaçais qu'avec un classeur contenant toutes les docs que j'avais pu collecter. Jacques Chapuis mérite une médaille pour ça, vu le nombre de gamins qu'il a cornaqué.
Mon meilleur souvenir de Triangle reste de loin le jour - j'étais contrairement à mon habitude venu sans mon classeur - où une dame de bien 75 ans entre dans la boutique, un samedi après-midi vers 17h00. Chapuis me regarde, moi le gamin qu'il vouvoyait, et me dit « ohlala encore une mamie qui va m'emmerder une heure pour acheter une machine à son petit-fils et qui va repartir sans rien... J'ai pas le courage là, Daniel, vous voulez pas vous en occuper ? Moi je fonce dans l'arrière-boutique... ». Bon. Je réceptionne alors la mamie, plein d'appréhension à cause du commentaire de Chapuis. Je vous donne ma parole d'honneur que ce qui suit est absolument authentique:
Et la mamie s'en fut, pendant que Chapuis et moi mettions facilement dix minutes à nous remettre de cette incroyable rencontre...
Les logiciels pour l'Apple, et en particulier les jeux, n'étaient pas financièrement abordables pour un gamin de l'époque. Un jeu correct valait environ 350 Francs de l'époque, soit une bonne quinzaine de repas de midi au bistro du coin. Bien trop cher, en tous cas pour moi. Donc on piratait tous, absolument tous.
Les pros déplombaient les disquettes à la main en allant les lire directement via le contrôleur (nibble count anyone ?), les autres utilisaient une WildCard qui s'insérait dans l'Apple et qui sur la simple pression d'un bouton sauvait toute la mémoire sur disquette bootable. Quelques noms du panthéon de l'époque me reviennent : Laurent Rueil, Johnny Diskett et bien sûr Aldo Reset. Je me rappelle avoir acheté une fois un jeu, dont le nom m'échappe mais qui me résistait au déplombage, et l'avoir fait passer à Aldo via un copain. Il m'est revenu quelques jours plus tard totalement déplombé, je jubilais et j'étais plein d'admiration envers ces gars dont le motto était « les développeurs mettent trois mois à protéger leur disquette et nous on la déprotège dans la nuit ».
Wildcard 2
(Crédits photo: apple-collection.com)
Locksmith, le principal logiciel de copie, tournait à fond et les réunions du Club Microtel d'Issy-les-Moulineaux attiraient les foules. Dont moi. Vu la distance, mon jeune âge et l'heure tardive de fin de ces réunions, mon père qui avait une fois de plus compris qu'il ne fallait pas brider cette vocation m'y emmenait à 20h et m'en ramenait en voiture à minuit... Et puis j'ai fini par y aller tout seul, avec l'éternelle promesse de ne parler à personne d'inconnu sur le trajet de retour et tout ça.
Locksmith
(Crédits photo: kwessen)
Tous les gens, gamins ou adultes, débutants ou confirmés, que je rencontrais dans ce monde qu'on n'appelait pas encore un monde de geeks, étaient incroyablement sympas. Les types hautains ou désagréables étaient rares, voire rarissimes. D'où mon extrême surprise quand j'en découvris un franchement pénible et carrément salaud. Pire, il était dans mon bahut et même dans ma classe... Je me suis coltiné ce type pendant trois ans, de la seconde à la terminale. Je ne peux pas l'appeler un troll, juste une petite andouille qui ne se sentait plus à cause de ses moyens financiers lui donnant accès à beaucoup de matériels et logiciels, ses voyages aux USA lui permettant de ramener quantité de nouveautés, et surtout sa gestion de tout ça qui était sur le mode « Diviser pour régner ».
Mon cadeau d'anniversaire pour mes treize ans est une surprise. Pas de bar-mitzvah dans notre famille profondément athée mais je deviens quand même un grand... Alors que je prends toutes mes photos depuis des années avec un vieux Kodak Instamatic, mon père m'emmène subitement à la Fnac rue de Rennes comparer quelques appareils Reflex. Nous passons au moins une heure avec le vendeur (c'était encore l'époque où ils prenaient le temps de vous parler et savaient de quoi ils parlaient). Je ne me doute de rien et découvre fin février un Olympus OM-1 et son objectif de 50mm... La raison fournie par mon père, encore et toujours lui, est que nous allons passer quelques jours à Florence en Italie pour les vacances de Pâques et qu'il me faut quelque chose de mieux qu'un vieil Instamatic...
Olympus OM-1 et objectif 50mm f/1.8
(Crédits photo: ChibaRagi
CC-BY SA 2.5)
Arrivé en Première C, j'ai commencé à me sentir un peu à l'étroit avec le PC-1211. La mère de mon copain Olivier, enseignante, était franchement intéressée par un petit ordinateur de ce type et j'ai fini par lui revendre tout mon matériel. En cassant ma tirelire et avec le fruit de cette revente, j'ai pu alors me payer un Sharp PC-1500, beaucoup plus puissant et sympa et son imprimante avec.
Sharp PC-1500 et imprimante CE-150
(Crédits photo: badaze)
Le PC-1500 était plus rapide, disposait de plus de mémoire et surtout,
surtout, il donnait accès en BASIC à poke
, peek
et call
. On pouvait donc programmer en assembleur... Gros
problème cependant, aucune doc de l'assembleur n'était disponible. J'ai
donc commencé à faire de tests à l'aveugle et, à force d'à force, j'ai
fini par trouver la plupart des commandes de base du processeur :
chargement dans un registre et rappel, échanges inter-registres, appel à
une routine, stockage dans une adresse mémoire et rappel, no-op, sortie,
addition, soustraction, etc. J'ai donc commencé également à désassembler
toute la ROM de la bécane, imprimée sur la toute petite imprimante que
vous voyez au-dessus. Chaque bande de 29cm de haut était scotchée dans une
page de cahier et je réservais le reste de la page pour mes commentaires
sur chacune des lignes imprimées. Un travail de fourmi, colossal,
difficile mais tellement excitant malgré quelques lacunes pénibles.
Cherchant des contacts dans le monde du PC-1500 pour remplir les trous de ce cahier, j'ai fini par découvrir (aucun souvenir comment...) que certains ados se réunissaient dans les locaux même de Sharp dans le nord de Paris. Sharp était très surpris par ces gosses qui démontraient des capacités de rétro-ingénierie insoupçonnables. Chez Sharp, nous avons eu accès après quelques temps au Service Manual de la bécane. Une mine d'informations nouvelles mais une mine incomplète. Nous avons fini, à plusieurs en France et avec l'aide de coreligionnaires allemands qui faisaient un vrai malheur, par avoir entre nos mains un vrai document, bien rédigé et reprenant tout ce que nous avions découvert sur les entrailles du PC-1500 et surtout son assembleur et sa ROM. C'était tellement incroyable pour la maison-mère de Sharp au Japon que 3 d'entre nous furent invités là-bas et purent rencontrer les ingénieurs concepteurs du PC-1500. Ils nous ont raconté à leur retour la sidération de ces ingénieurs devant l'étendue de nos découvertes mais surtout, ils étaient revenus avec les docs techniques qui nous manquaient. Je les ai toujours, elles représentent pour moi un émouvant souvenir de cette période bénie.
En ado boutonneux curieux de tout, le développement de mes pellicules photo m'intéresse. Je rejoins donc le labo photo de l'école, dont je deviens le président ou le trésorier ou les deux, je ne sais plus. Je gère les cotisations des membres, dont la trésorerie est détenue par la compta de l'École mais à laquelle j'ai accès à tout moment sous réserve de prouver que les achats sont pour du matériel photographique. Je suis d'autant plus assidu au labo que la vraiment très belle Catherine y officie avec moi... En deux ans, nous achèterons deux agrandisseurs supplémentaires, beaucoup de matériel de développement N&B et nous ferons aussi des incursions dans le C41 pour la couleur. On pue les vapeurs de révélateur et fixateur, et on adore ça.
Côté développement logiciel, la Terminale C et l'imminence du bac réduisirent un peu mon activité. Je découvrais à cette époque le logiciel Maple et ses capacités de calcul formel, ce qui était tout aussi excitant pour résoudre mes problèmes de maths que de développer un code de jeu. Je m'achetais tout de même un livre américain sur des algos de jeu pour Apple II, que je dévorais malgré mon mauvais anglais. J'ai évidemment toujours ce livre...
Apple Graphics & Arcade Game Design, Jeffrey Stanton
(Crédits photo: amazon.com)
Mon argent de poche ayant augmenté, j'investissais mes économies dans un autre Sharp, le PC-1600, qui m'accompagna pendant le bac et surtout ma première chaîne HiFi, une Technics simple et super, achetée à l'époque pour pas cher à la Centrale d'Achats des Étudiants, la CAPE. Je dégotais au BHV deux enceintes Denon extraordinaires en ultra-promotion car matériels d'exposition, bradées à condition de les emmener telles quelles. J'écoutais dessus NRJ en pestant contre la connerie des animateurs des « radios libres », mais aussi la très regrettée Carbone14 qui me faisait souvent hurler de rire.
Sharp PC-1600 et une bonne partie de ses accessoires
(Crédits photo: mo5.com)
Pour la petite histoire, j'ai toujours mes PC-1500 et PC-1600 qui fonctionnent encore parfaitement. Mes fils se sont amusés dessus, une joie pour leur vieux père !
Évidemment, je restais fort intéressé par les ordinateurs un peu plus gros et je continuais pendant les vacances d'été à fréquenter les boutiques et leurs ordinateurs en quasi-libre service. Jacques Chapuis avait quitté Triangle Informatique et gérait désormais la boutique STIa, rue Paul-Barruel dans le 15ème si ma mémoire est bonne. Il laissait comme à son habitude les gamins babasser mais il me semble me souvenir que son patron était moins cool que lui. J'y allais en vélo en traversant tout Paris, mon père m'ayant montré plusieurs chemins moins fréquentés et surtout moins risqués que les autres. J'allais également parfois au bahut en vélo, de la République au Centre Beaugrenelle, avec un sentiment immense de liberté en passant juste devant la Tour Eiffel.
Le bac C approche à grands pas. Il n'y qu'en philosophie que je m'attends à une note très, très moyenne. J'ai commencé l'année à 6/20, je la finis à 12/20. J'aurai ce même 12/20 au bac, un résultat cohérent avec une année passée avec une enseignante très mauvaise pédagogue et élève de Vladimir Jankélévitch qu'elle fit venir au bahut pour une conférence obligatoire et parfaitement soporifique. Je me souviens avoir râlé contre les deux accents aigus de la graphie française de son nom :-)
Je m'oriente vers la sortie quasi-naturelle de la Terminale C pour un taré scientifique et babasseur dans mon genre, une Maths Sup'. Il faut dire que je suis tombé en début d'année de Terminale sur une brochure de l'Ensimag de Grenoble et je suis sous le charme. Je rêve d'aller étudier là-bas, le cursus me semblant avoir été spécifiquement fait pour moi ! Je dois évidemment faire trois choix pour ma Maths Sup' : je mets Saint-Louis en premier, Henri IV en second et Charlemagne (pour des raisons de proximité géographique) en troisième, non sans m'être renseigné au préalable sur les classe préparatoires de ce bahut qui m'avait laissé un amer souvenir. Les classes prépas y ayant plutôt bonne réputation, j'ai mis en sourdine mes doutes...
Mais le Bac ne produit pas les résultats escomptés. Nous sommes en Juin 1983 et le mois de Mai a été secoué par des manifestations étudiantes pour les 15 (eeeh oui seulement 15) ans de Mai 1968. De nombreux lycéens ont participé aux manifestations, suscitant la profonde colère du Ministère de l'Éducation répercutée par la presse. Notre Bac C est plutôt dur et noté avec beaucoup de sévérité ; nos enseignants nous avertissent de la probable corrélation entre cette dureté et les manifs de Mai. Toute la région parisienne se retrouve avec des résultats de bac mauvais, même les grands lycées parisiens comme Turgot ou Henri IV voyant leur pourcentages de réussite fondre comme neige au soleil estival. L'École Active Bilingue ne déroge pas à la règle avec une réussite de seulement 77% en C alors qu'elle flirtait d'habitude avec les 90%. J'ai une mention passable, et je m'en satisfais. Je suis refusé à Saint-Louis, les classes d'Henri IV sont pleines avec ceux qui l'ont mis en premier choix et je vais donc atterrir à nouveau au bout de la rue de mes parents, au Lycée Charlemagne...
La dernière réunion de la classe de Terminale est extrêmement sympathique, à la terrasse ensoleillée du bistro à côté du bahut. Certains partent en Université aux USA grâce à leur Bac International, d'autres entrent en Médecine, certains comme moi en Maths Sup' ou Maths Sup' Bio, d'autres en Fac ou même Hypokhâgne (salut à toi Julien Dubertret) à Victor-Duruy. À notre table, notre bien-aimé prof de Maths feu Francis Rabany (sur qui je reviendrai dans le chapitre suivant), son collègue de Physique/Chimie Patrick Foulon, et la jeune remplaçante de la prof d'Histoire/Géo Pauline Curien. Celle qui avait scotché toute la classe le jour de son arrivée par trois choses : tout d'abord sa plastique vraiment superbe qui rendait complètement dingue notre camarade Miguel et en vérité tous les mecs de la classe, son âge à peine plus élevé que le nôtre, et surtout son discours d'arrivée... Je vous promets que les mots qui suivent sont exactement les siens : « Bonjour, je m'appelle Pauline Curien et je remplace votre enseignante pendant son absence ; comme on me le fait souvent et pour prendre les devants, je vous le dis tout de suite, moi à part le cul, rien. ». S'ensuivit un silence d'au moins quinze secondes, Pauline vira devant notre stupéfaction au pire rouge pivoine qu'il m'a jamais été donné de voir, puis notre éclat de rire énorme détendit l'atmosphère pour tout le reste de l'année. Pauline, que personne de la classe n'a je crois jamais revue, est définitivement restée ce jour dans nos mémoires.
Les vacances d'été dans les Landes me tendent les bras, enfin, la Maths Sup et son travail acharné sont en ligne de mire, et nous partons dès la publication des résultats du Bac. Mais une nouvelle surprise m'attend avant ce départ, ce sera pour le prochain chapitre.